Par delà les montagnes hallucinées #10

Compte rendu et podcast de la neuvième partie de la campagne Par delà les montagnes hallucinées, pour l’Appel de Chtulhu. 

La partie s’est jouée le 25/02/2017. Ce jour là, se trouvaient à table : Thomas (Ruppert Boyle) ; David (John Hammond) et Frédéric (Pr. Andrews)

18 octobre 1933 :
La Gabrielle passe le 50e parallèle

La SS Gabrielle prend la mer le 18 octobre 1933 et quitte Melbourne. Les badots sont là pour saluer le départ de l’expédition. La mer est relativement calme mais le ciel et gris et les nuages sont nombreux. 

Quelques heures après, la cloche du navire sonne, annonçant le repas de midi bien qu’il soit un peu tôt. Andrews, Hammond et Boyle se retrouvent dans le mess avec d’autres membres de l’expédition, mais aucun sandwich n’est présent sur la table. La surprise se lit sur le visage des membres de l’expédition comme Griffith ou Albermarle qui eux aussi ont cru au repas. C’est d’un marin que provient la réponse à leur interrogation. Le navire a sonné pour indiquer le passage d’un parallèle. 

La rencontre avec le marin est alors l’occasion de se renseigner sur la suite du voyage. L’arrivée est prévue pour le début novembre et le voyage surement marqué par les intempérie et la traversée de la banquise. 

Moore fait le point sur le trajet

Le repas arrive finalement à l’heure prévu et, une fois pris, Moore et Starkweather réunissent l’ensemble de l’équipe pour un petit briefing sur la suite du voyage. Ils indiquent ainsi que le chemin de la Gabrielle a pris la route du sud un peu plus tôt que prévu. En effet, les orages de fin d’hiver sont un peu plus précoces et leur présence va se faire détacher la banquise un peu plus tôt, ce qui devrait libérer la mer de Ross et permettre au navire d’arriver un peu plus facilement jusqu’au continent. C’était d’ailleurs le parti pris par l’expédition Miskatonic à l’époque, et ce choix avait été payant puisque elle était arrivé plus tôt que prévu.

antarctica-1933
Carte de l’antarctique en 1933

Le chemin de l’expédition devrait les mener jusqu’à la banquise dans un premier temps, puis à travers la mer de Ross avant d’accoster provisoirement sur la banquise et de planter un camp sur la barrière de Ross.

Les ateliers reprennent leur cours

Andrews s’enquiert dès le départ auprès de Moore de la poursuite des formations dispensées à bord par les membres de l’expédition. Il est notamment intéressé par des cours de géologie et de paléontologie. D’ailleurs Boyle et Hammond sont eux aussi curieux d’acquérir des notions en météorologie. Moore est tout à fait disposé à relancer les formations mais invite chacun à se rapprocher de la personne ressource pour les organiser.

Andrews est aussi curieux de savoir où en est l’expédition Lexington. Moore lui précise de suite qu’Acacia n’a pas vocation à aller aux mêmes endroits que l’expédition Starkweather-Moore et qu’il n’y a donc aucune raison valable de s’en soucier réellement. Seuls Starkweather et Lexington sont concernés par cette lutte. Il prend même le temps de prendre Andrews à part pour lui montrer les cartes des trajets d’expédition. 

Albermale
Pierce Albermale

Dans l’après midi, Albermarle et Orgelfinger dispensent les cours de météorologie alors que le Professeur Andrews s’enquiert auprès de Charlene Winston sur ses impressions quant aux découvertes de l’expédition Miskatonic en matière de botanique et de paléontologie.

Douglas Orgelfinger
Douglas Orgelfinger

Cette dernière lui explique qu’en l’état actuel des recherche il n’y a pas de végétation en Antarctique, mais les traces de fossiles présentes dans les découvertes de Lake semblent indiquer que cela n’a pas toujours été le cas. Une partie des fossiles parmi les plus spécifiques rapportés par Dyer sont intéressants car on en trouve des traces dans d’autres continents, notamment en Afrique, en Australie et en Asie.

19 au 22 octobre 1933 :
La mer se durcit

Le lendemain le vent s’est levé sur l’océan et le navire commence déjà à tanguer un peu plus. La situation ne s’améliore pas avec le temps. Plusieurs membres de l’expédition commencent à souffrir du mal de mer alors que l’équipage de la S.S Gabrielle semble lui aussi lutter contre le vent et les vagues qui passent par dessus le pont. Les activités de formations qui nécessitent de quitter l’abri du mess ou des cabines sont suspendues jusqu’à nouvel ordre. 

Le docteur Green quant à lui, profite de l’occasion pour se confronter au grand vent et tente une sortie. Une heure plus tard il revient épuisé par l’effort et s’allonge pour quelques heures.

Nils et Gunnar Sorensen ainsi que Jim Hammond ressentent la venue prochaine du grand froid, non sans une certaine excitation. C’est aussi l’occasion pour eux d’évoquer les risques inhérents à ce type d’expédition et notamment la question de l’accompagnement des novices.

23-24 octobre 1933 :
Coup de tabac et gréage du pont

Le 23 octobre le baromètre tombe brutalement, annonce d’une grosse tempête. Et les prévisions s’avèrent justes puisque, quelques heures plus tard, la Gabrielle se trouve prise dans les vents et dans une mer déchaînée. Plus de la moitié de l’expédition est alitée, occupée à lutter contre la nausée et le mal de mer, alors que les marins tentent tant bien que mal de maintenir le navire à flots.

Les marins de la S.S. Gabrielle s’affairent sur le pont en prévision du gros temps

Le lendemain, le capitaine Vredenburgh s’adresse aux membres de l’expédition afin de leur demander de bien vouloir participer au gréage du pont en prévision des prochains coup de tabac de ce type. Dans l’après midi, des binômes sont formés afin de gréer le pont et le professeur Andrews se retrouvent avec le professeur Myers à nouer des cordages un peu partout sur le bateau. C’est l’occasion pour eux de discuter un peu des théories de Myers sur l’existence d’un “substrat civilisationnel” anté-préhistorique commun à toutes les civilisations.

25 octobre 1933 :
Premiers icebergs

Le 25 octobre 1933 les premiers icebergs et growlers font leur apparition. La taille des premiers est impressionnante et dépasse les 30 mètres de long. Le navire les évite du mieux possible mais parfois on peut distinctement entendre les blocs de glace entrer en collision avec la coque. Le charpentier du navire veille au grain et chacun peut l’apercevoir en train de courir de tous les côtés.

Iceberg
Les premiers icebergs apparaissent

Le lendemain le baromètre a encore chuté et la tempête qui arrive semble bien plus violente que celle qu’ils ont connu jusqu’à présent. La plupart des occupants du navire sont enfermés pendant que le navire lutte contre les éléments. Chacun peut ressentir les chocs qu’endure la Gabrielle quand elle tombe dans les creux de vagues. Le vent et les vagues agressent la coque et les bruits sont extrêmement angoissants pour ceux qui n’ont jamais vécu ça. 

Assez vite, un bruit sourd prend le pas sur les autres, celui de chocs répétés sur la coque. Jim Hammond et les frères Sorensen ainsi qu’un marin tentent de se rendre vers le pont avant, de là où proviennent les chocs. Après avoir bravé les éléments, ils retrouvent Starkweather, Miles, et d’autres attroupés autour de l’écoutille qui mène aux cales. Car c’est bien des cales que viennent les bruits et quand Miles remonte, les nouvelles sont inquiétantes.

La mer se déchaine sur la S.S Gabrielle

Les moteurs d’un des boeing se sont détachés et ballent dans la cale en explosant les caisses et les bidons de kérosène qui sont entreposés là, et endommagent la coque à chaque fois qu’ils s’écrasent contre elle. Deux équipes sont composées pour aller rattacher les moteurs. La tâche est rendue encore plus difficile par le carburant qui a inondé le sol. Les blocs de plusieurs centaines de kilos de métal que sont les moteurs risquent à chaque instant de percuter l’un  des membres d’équipage à chaque grosse vague.

David Packard

Alors même que Starkweather, Hammond et Boyle s’attèlent à maintenir un premier moteur et à le rattacher à son point d’attache, le second moteur manque de percuter le second groupe et écrase le pied de David Packard qui s’écroule en hurlant de douleur. Malgré des conditions dantesques les deux groupes parviennent à rattacher les moteurs.

Les dégâts sont considérables. Les deux moteurs sont hors-service et une grande partie de la réserve de kérosène est perdue. Le reste du boeing est dans un état lamentable et irréparable. Starkweather est blanc de rage et sa colère s’accroît quand les membres de l’équipe avion lui suggèrent de faire demi-tour pour se réapprovisionner à Melbourne et que Boyle lui apprend que de nouvelles traces d’acide ont été détectée sur les sangles de cuir qui attachaient les moteurs. Rien ne permets d’être certain que ce sabotage soit une fois de plus l’oeuvre de Henning..Peut-être est-ce cela qui met Starkweather à ce point en rage.

Il ne reste plus que deux boeings en état de marche pour l’expédition et les dégâts de la S.S. Gabrielle sont aussi très importants. Le charpentier du navire passe les jours suivants à renforcer la coque et à vérifier que les dommages n’ont pas de répercussions sur le navire.

moteur de boeing
Les moteurs de Boeing, se sont détachés dans la cale

Première banquise, Lexington prise au piège

À l’aube du, la Gabrielle pénètre dans une mer de glace. Les blocs de glaces, d’abord une fine pellicule cassante qui ne freine guère le navire puis une vrai banquise trop épaisse pour être percée, se présentent devant le navire. Au bout de quelques jours de navigation, Vredenburgh doit virer de bord et contourner la banquise pour chercher un passage plus facile. C’est chose faite le jour du 3 novembre 1933 quand la vigie hurle qu’un chenal naturel a été découvert dans la glace.

Le 5 novembre, Starkweather se réveille de fort bonne humeur. Le Talahassee, le navire d’Acacia Lexington, est prisonnier des glaces. Il lance des messages d’aide mais la Gabrielle est elle aussi ralentie et beaucoup trop loin pour intervenir.

6 novembre 1933
Une épave dans la glace

Wallaroo
Le Wallaroo est prisonnier des glaces

Le matin du 6 novembre un attroupement attire l’attention de Boyle et Hammond. Au loin, une forme sombre émerge d’un énorme iceberg. À la jumelle on remarque clairement la silhouette d’un navire, un baleinier, emprisonné dans la glace. Le second Turlow regarde lui aussi et, saisi, indique qu’il s’agit là du Wallaroo, un baleinier porté disparu depuis la mi-septembre.. Une expédition de secours est alors montée avec Starkweather, Boyle, Andrews, Hammond et deux marins du navire.

En arrivant sur place, ils constatent que le navire est brisé en deux suite à l’explosion de la chaudière. Des corps nus gisent sur le pont. Malgré la date de mort qui semble remonter à plusieurs semaines, la décomposition n’est pas très avancée et les corps sont encore presque intacts, conservés par la glace.

Le tableau est terrifiant est poignant à la fois. Les hommes semblent avoir lutté contre le froid sans succès jusqu’à entamer une expédition désespérée en canot, abandonnant les deux blessés dont le capitaine que les sauveteurs retrouvent mort dans sa cabine, une lettre d’adieu encore pressée dans sa main.

Un chemin à la dynamite

Le navire reprend sa route à travers la banquise mais finit par se retrouver pris au piège dans la glace, comme Acacia quelques jours avant. Starkweather propose alors de ne pas perdre de temps et de se créer un chemin dans la banquise à la dynamite. Les jours suivants, l’équipe se fraie un chemin à travers les glaces à grand coup d’explosifs, poussée en sens par Starkweather.

La Gabrielle sous l'emprise des glaces
La SS Gabrielle doit se frayer un chemin dans la banquise à coup de dynamite

12 novembre 1933 : l’ESM arrive en mer de Ross

Le midi du 12 novembre, la Gabrielle arrive en vue de la barrière de Ross et se prépare à accoster près de la banquise. L’expédition est enfin arrivée en Antarctique…

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